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Depuis 2002, la lutte contre l’insécurité routière est une priorité des politiques. Plus de 7 000 morts par an sur les routes ont conduit le Président de la République à faire de la sécurité routière une cause nationale. Cette annonce avait porté ses fruits et le nombre d’accidents avait considérablement baissé plus d’un an avant l’arrivée des premiers radars. Depuis cette date, le système contrôle – sanction a impacté la courbe de mortalité qui n’a pas cessé de s’infléchir.

Hors en 2014, la mortalité routière est estimée en hausse de 3,7 %, soit 120 décès en plus qu’en 2013. L’année 2014 avec 57 805 accidents corporels, 3 388 tués par jour et 72 400 blessés font figure de tache. La courbe de mortalité commence à s’inverser. Cette évolution est considérée comme chaotique. Preuve que la peur du gendarme a ses limites sur le comportement du conducteur, l’éducation routière  est-elle un volet qui peut influencer cette courbe ?

Partant de ce constat, notre recherche s’inscrit donc dans le champ de l’éducation routière. Notre réflexion dans ce domaine a débuté en 2008, lorsque nous avons entamé un cursus universitaire en Sciences de l’éducation. Avant cela, nous avons été apprenti conducteur et conducteur depuis 1992. Ensuite, nous avons été enseignant de la conduite et de la sécurité routière, enseignant moto puis responsable pédagogique d’une école de conduite. Nous avons également été examinateur aux épreuves d’admissibilité et d’admission des enseignants de la conduite. Enfin, aujourd’hui, nous continuons une activité de formateur d’enseignant de la conduite en charge de former les futurs enseignants de la conduite auto et moto. Nous assistons les exploitants des écoles de conduites pendant les stages de réactualisation des connaissances, aussi nous animons des stages de sensibilisation à la sécurité routière destinée aux conducteurs responsables d’infractions.

En 2009, nous profitons de notre travail de recherche en Licence des Sciences de l’éducation pour rechercher l’efficience d’une posture d’enseignant différente tenant compte des théories d’apprentissage issu du constructivisme. Aujourd’hui, nous profitons de l’actualité, de la réalité du terrain, avec ses difficultés, et ses nouvelles réformes qui touchent l’ensemble des acteurs privés de l’éducation routière. Nous nous penchons sur le cas des enseignants de la conduite et en particulier sur leurs compétences. En effet, ils sont concernés par la mise en application de la matrice GOALS OF DRIVERS EDUCATION (G.D.E.), née en 1999 en Finlande, qui a été introduite (officiellement mise en œuvre le 1er juillet 2014) sous la forme d’un référentiel pour l’éducation à une mobilité citoyenne (R.E.M.C.).

Au début du XXe siècle, sont apparues les premières auto-écoles, avec comme seul objectif de préparer les candidats à l’examen du permis de conduire. Les moniteurs de l’époque n’avaient pas de programme de formation. Puis en 1992, la mise en place d’un programme de formation obligatoire apparaît. Le moniteur change de statut, il devient l’enseignant de la conduite.

Aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle, cette profession si jeune est exposée à des défis majeurs. Elle se trouve confrontée à des problématiques lourdes, qui mettent en jeu son existence -même. La preuve en est la colère des écoles de conduite en date du 09 février 2015, lors d’une manifestation à Paris, protestant contre la loi Macron, en cours d’examen au parlement, qui dérèglemente la profession des enseignants de la conduite. Le permis de conduire, objet tant convoité par les jeunes, devient un «produit à vendre» ce qui donne une fausse perception du métier d’enseignant de la conduite. Cette déréglementation externaliserait le passage du code de la route au lycée et permettrait aux loueurs de véhicules à doubles commandes de dispenser des leçons de conduite. L’avenir pourrait être une préparation au permis de conduire via des portails internet.

Les enjeux pour les enseignants et leur structure sont de taille. Ainsi défier cet avenir, démontrer que l’acte pédagogique est une valeur ajoutée, montrer au grand public qu’ils ne pourront pas trouver des prestations délivrées par des professionnels de l’enseignement hors des écoles de conduite pourraient se réaliser grâce au R.E.M.C. La norme étant construite par les plus nombreux, si un grand nombre d’enseignants optent pour le renouveau pédagogique grâce au R.E.M.C., alors le métier se professionnalisera et sera valorisé. C’est dans cet esprit que depuis 2009 PARIS VAL DE MARNE FORMATIONS forme les enseignants de la conduite automobile et de la sécurité routière; pour porter haut les valeurs ainsi que l’ identité professionnelle du métier …

Baris Durmaz

Directeur Pédagogique Paris Val De Marne Formations.